Les opposés ne s’attirent pas – le rôle de la formation et du revenu dans la mise en couple en Suisse

N°17, March 2019
Laura Ravazzini (Université de Neuchâtel et Université de Lausanne), Ursina Kuhn (FORS) & Christian Suter (Université de Neuchâtel),

March 5, 2019
How to cite this article:

L. Ravazzini, U. Kuhn & C. Suter (2019). Les opposés ne s’attirent pas – le rôle de la formation et du revenu dans la mise en couple en Suisse. Social Change in Switzerland, N° 17. doi:10.22019/SC-2019-00001

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Résumé

Le niveau de formation et de salaire sont-ils devenus plus importants dans la sélection d’un partenaire ? Cette question est fondamentale pour comprendre les inégalités dans le couple et entre les ménages. Sur la base de l’Enquête Suisse sur la Population Active (ESPA) 1992, 2000 et 2014 et du Panel Suisse de Ménages (PSM) de 2000 et 2014, nos résultats indiquent que la sélection d’un partenaire dépend fortement de son niveau de formation et de son salaire. Durant les deux dernières décennies, l’appariement sélectif a augmenté en Suisse parce que les couples avec un bas niveau de formation se marient plus souvent entre eux. La probabilité de vivre seul dépend aussi du revenu et du niveau de formation. Les hommes et femmes avec une formation de niveau tertiaire ont une probabilité plus élevée de vivre seuls. Cependant, cette probabilité est en train de diminuer avec le temps. La probabilité de vivre seuls reste élevée pour les hommes à faible revenu.


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Introduction

Appariement sélectif et homogamie

Diverses disciplines scientifiques abordent le sujet de la sélection des partenaires. Les biologistes ont regardé les caractéristiques qui déterminent le choix d’un partenaire et la perpétuation de l’espèce dans le monde animal (les lions doivent-ils être agressifs ou avoir une belle crinière pour dominer un troupeau de lionnes ?). Les psychologues ont étudié quels traits de personnalité nous recherchons dans un partenaire idéal (une personne névrotique cherche-t-elle plutôt une personne patiente ou une personne avec le même niveau de névrose ?). Et, enfin, les sociologues et économistes ont regardé comment le statut social des individus influence leur choix d’un partenaire (préférons-nous un partenaire avec le même niveau de formation ? les mêmes origines ? la même religion ? le même niveau de salaire ?).

Les couples formés par des individus ayant, par exemple, le même niveau de formation ou le même revenu sont appelés couples homogames. L’augmentation de couples homogames peut être le résultat d’une transformation dans la composition de la population ou d’un changement de préférences pour un certain type de partenaire. Si le choix d’un partenaire avec des caractéristiques similaires aux nôtres, tel que le même niveau de formation ou le même revenu, est plus fréquent que ce à quoi on pourrait s’attendre avec un modèle d’accouplement aléatoire, il s’agit d’un phénomène que les chercheurs en sciences sociales appellent appariement sélectif. L’appariement sélectif est donc le choix du conjoint au-delà de ce qui est exigé par les transformations structurelles dans la composition de la population. Cet appariement sélectif est souvent basé sur plusieurs caractéristiques socio-économiques simultanées. Comme le montrent Falcon et Joye (2017), en Suisse et en Allemagne les partenaires avec le même niveau de formation ont plus souvent aussi un statut d’activité identique sur le marché du travail. Dans le même ordre d’idées, Potarca et Bernardi (2017) montrent qu’en Suisse le choix du partenaire est lié à la fois à l’origine migratoire et au niveau de formation. Même si choisir un partenaire similaire semble augmenter la stabilité du couple (Kessler 2017), cette homogamie pourrait en même temps être nuisible au niveau sociétal en maintenant, voire en accroissant les inégalités entre les ménages : une société où les riches se marient entre eux est une société plus inégale qu’une société où les riches se marieraient avec les pauvres.

En regardant des cohortes différentes (Falcon & Joye 2017)[1] ou des années différentes (Becker & Jann 2017)[2], nous pouvons conclure qu’en Suisse l’appariement sélectif selon le niveau de formation est historiquement resté assez stable et n’a pas augmenté les inégalités de revenu entre les couples de manière significative (Wise & Zangger 2017). L’impact de l’homogamie sur les inégalités de revenu ne dépend pas que du niveau de formation ou de la capacité à gagner un salaire plus ou moins élevé, mais aussi de la participation au marché de travail. Dans une société fictive où toutes les femmes resteraient à la maison, l’homogamie selon le niveau de formation aurait peu d’influence sur les inégalités de revenu. Dans la réalité, les partenaires adaptent leur participation au marché du travail pendant leur vie en couple. Cette adaptation est forte en Suisse et concerne surtout les femmes (Kuhn & Ravazzini 2017a).

La rencontre d’un partenaire

Le choix d’un partenaire peut se faire sciemment selon des caractéristiques plus ou moins visibles (argent, beauté, statut social, etc.), mais, souvent, l’endroit de la rencontre est involontairement déterminant quant aux caractéristiques du partenaire choisi. L’accès à la formation est un facteur déterminant, non seulement pour l’acquisition d’un certain statut social, mais aussi pour la rencontre et la sélection d’un partenaire. Dans la plupart des cas, cette sélection se fait notamment entre élèves à l’école, entre collègues au travail ou encore au sein de cercles d’amis communs.[3]

Le nombre de personnes ayant un diplôme de formation tertiaire a enregistré une forte augmentation au cours des dernières décennies en Suisse. Dans la population active, la part de détenteurs de diplômes tertiaires dont la plupart sont des titres universitaires est ainsi passée de 8% en 1992 à 27% en 2014 pour les femmes, et de 23% à 45% pour les hommes sur la même période (Ravazzini, Kuhn & Suter 2017). Un plus grand nombre de diplômes d’études supérieures, ainsi que l’immigration de personnes hautement qualifiées (Wanner & Steiner 2018) ont contribué à cette expansion. A souligner également que dans les cohortes les plus récentes en Suisse, le niveau de formation global des femmes est désormais le même que celui des hommes (Becker & Zangger 2013).

L’effet conjoint de cette expansion du niveau de formation et de son égalisation entre hommes et femmes a automatiquement conduit à une proportion plus élevée de couples homogames, dont les deux partenaires ont un niveau de formation élevé. Un exemple classique est celui des médecins : jusqu’à récemment, les médecins hommes rencontraient surtout des femmes infirmières au travail ; maintenant, ils rencontrent également des femmes médecins.

Le rôle des femmes et l’appariement sélectif

Le fait que les jeunes femmes en Suisse ont un niveau de formation équivalent à celui des hommes et qu’elles ont un taux d’activité plus élevé que leurs ainées pourrait avoir un impact sur la sélection d’un partenaire. Dans le passé, le statut socio-économique des femmes était déterminé en grande partie par leurs époux. A présent, il leur est possible d’être plus indépendantes et proactives dans la poursuite d’une activité économique. On pourrait donc imaginer que l’éducation ou le revenu soient devenus moins importants dans le choix d’un partenaire.

Une hausse du taux de femmes actives sur le marché du travail a eu lieu au cours des dernières décennies en Suisse. En 1991, 68% des femmes entre 20 et 50 ans travaillaient, contre le 79% en 2014, dont une grande partie à temps partiel (Kuhn & Ravazzini 2017b). A noter que les hommes ne travaillent pas à temps partiel. Cette division du travail au sein des couples où la femme travaille à temps partiel et l’homme à temps plein prend souvent place après la naissance du premier enfant (Le Goff & Levy 2016). En conséquence, la majorité des mères réduisent ou interrompent leur activité professionnelle, tandis que les pères maintiennent leur taux d’activité inchangé, voire l’augmentent (Giudici & Schumacher 2017). Même si les différences de revenu entre les hommes et les femmes existent déjà avant les enfants (Meyer 2018), ces différences de revenu augmentent avec la différence du nombre d’heures travaillées après la naissance des enfants. Dans une perspective de parcours de vie, un nombre d’heures travaillées moindre se traduit sur le long terme par une expérience cumulée plus réduite, et par des salaires horaires plus bas. Contrairement à l’homogamie éducative qui reste plus ou moins figée tout au long de la vie, l’homogamie des revenus dépend donc non seulement du choix du partenaire, mais aussi de la répartition du travail rémunéré et domestique à l’intérieur du couple. Étant donné que les hommes sont les principaux pourvoyeurs des ressources du ménage dans la plupart des familles, on peut supposer que l’éducation et le revenu continuent à être des critères importants pour le choix d’un partenaire.

Données et méthodes

Nous analysons l’évolution de l’appariement sélectif selon le niveau de formation et les revenus en Suisse, en mobilisant des données tirées de l’Enquête Suisse sur la Population Active (ESPA) 1992, 2000 et 2014 pour l’éducation, et du Panel Suisse de Ménages (PSM) de 2000 et 2014 pour les revenus. L’échantillon se compose de couples hétérosexuels, dont les partenaires sont âgés de 25 à 64 ans, qui habitent ensemble sans forcément être mariés. Nous avons inclus les personnes qui vivent seules pour mesurer le processus de sélection à vivre en couple.[4] Nous avons restreint l’analyse aux personnes ayant la capacité d’exercer une activité rémunérée : nous excluons donc de l’analyse les personnes qui ne peuvent pas travailler pour des raisons d’handicap ou de maladie. Selon l’année, l’échantillon inclut entre 13’170 et 57’604 ménages avec l’ESPA et entre 3’343 et 5’497 ménages avec le PSM.

Pour mesurer l’homogamie éducative, l’analyse se base sur des tableaux croisés avec trois niveaux de formation : (i) obligatoire (école obligatoire), (ii) supérieur II (maturité ou diplôme de formation professionnelle, tertiaire B, incluant d’une école professionnelle ou technique supérieure (ESCEA, ESAA, ESTS, ETS)) et (iii) tertiaire (tertiaire A, incluant un diplôme universitaire ou fédéral (EPF), d’une haute école spécialisée (HES) ou pédagogique (HEP)). L’homogamie de revenu est mesurée selon la position de chaque personne dans la distribution des revenus divisée en trois parts égales : un revenu bas, intermédiaire ou haut. Selon cette approche méthodologique, si la proportion de personnes dans les différents niveaux de formation peut changer au fil du temps, la proportion de personnes dans les échelons de revenu est constante. Les revenus utilisés indiquent les salaires horaires de chaque personne. Pour l’appariement sélectif selon les revenus, les données à disposition restreignent l’analyse à la période allant de 2000 à 2014.

Afin d’isoler l’effet des préférences pour un certain type de partenaire et donc pour mesurer l’appariement sélectif, nous avons utilisé les fréquences relatives en tenant compte de la proportion des trois niveaux de formation lors des différentes années. La fréquence relative liée au revenu reste constante dans les différentes années.

Résultats

Une hausse des diplômés et des couples homogames

Sur l’ensemble des ménages, les couples homogames avec une formation tertiaire sont proportionnellement passés de 3% en 1992 à 13% en 2014, alors que la proportion de couples homogames avec une formation supérieure II a diminué, passant de 36% en 1992 à 27% en 2014 (voir Figure 1). La proportion des couples homogames avec une formation obligatoire, quant à elle, est restée stable : autour des 8%. Au total, sur l’année 2014, les couples homogames constituent 48% des ménages et les personnes seules 20%. Les autres types de ménages sont des couples dont l’homme a un niveau de formation supérieur à celui de la femme (20%) ou des couples où la femme a un niveau de formation supérieur à celui de l’homme (12%).

L’appariement sélectif augmente parmi les personnes avec peu de formation

En tenant compte de la proportion des trois niveaux de formation lors des différentes années, la Figure 2 représente la préférence pour un partenaire selon son niveau de formation et donc l’appariement sélectif. Cette figure montre que l’appariement sélectif selon l’éducation est prédominant en Suisse dans toutes les années analysées. Malgré l’expansion du nombre de personnes et des couples avec un diplôme de formation tertiaire, l’appariement sélectif le plus fort se retrouve entre personnes avec une formation obligatoire. Ceci implique que plus de personnes avec une formation obligatoire se marient entre eux même s’ils y a moins de personnes avec une formation obligatoire dans la population en genèrale. Cette tendance ne peut pas être liée à l’âge ni à l’origine migratoire de ces personnes, ces caractéristiques se retrouvant dans des proportions similaires à celles des autres groupes de la population. C’est à travers les pratiques de mariage et d’appariement sélectif que les personnes avec une formation basse sont donc plus ségréguées que les autres groupes de la population.

A un niveau moindre, l’appariement sélectif est également visible entre les personnes ayant une formation tertiaire et, de façon plus faible encore, entre les personnes ayant une formation supérieure II. Même si entre 1992 et 2014 l’appariement sélectif a diminué parmi les personnes hautement qualifiées, l’appariement sélectif en général a augmenté pour l’ensemble de la population, et cela à cause des couples homogames parmi les personnes avec une formation obligatoire et supérieure II.

De plus, si nous regardons en premier lieu la formation des couples, nous constatons que les personnes ayant une formation obligatoire ou supérieure II ont une probabilité de vivre seules plus faible que les personnes avec une formation tertiaire. Sur la période allant de 1992 à 2014, la probabilité de vivre seul a toutefois diminué parmi les femmes et les hommes hautement qualifiés.

L’évolution de l’appariement sélectif selon les revenus

La Figure 3 montre l’appariement sélectif selon les revenus. Là encore, nous relevons la présence de l’appariement sélectif dans toutes les couches économiques. Cependant, contrairement à l’appariement sélectif selon le niveau de formation, l’appariement sélectif selon le revenu a augmenté tant pour les bas que pour les hauts revenus.

La probabilité de vivre seul est aussi répartie différemment que pour les niveaux de formation : les hommes avec un bas revenu ont plus de probabilité de vivre seuls que les hommes dont le revenu est élevé. Même si les femmes avec un haut revenu avaient plus de probabilité de vivre seules en 2000, elles ne se distinguent plus des femmes aux revenus moyens en 2014.

Il est également intéressant d’étudier la combinaison entre le niveau de formation et le revenu. En analysant cette combinaison, nous pouvons souligner que le groupe où les couples sont le plus similaires en termes de revenu n’est pas composé par des personnes ayant le même niveau de formation, mais que les femmes y ont une formation plus élevée que leurs partenaires masculins. On peut donc dire que si les femmes choisissent un partenaire avec un niveau de formation inférieur, cet homme a tendance à avoir un salaire élevé.

En outre, en considérant l’âge et la durée de la relation entre les deux partenaires, nous pouvons affirmer que l’homogamie des revenus est plus grande au début de la relation et lorsque les partenaires sont jeunes. Ceci est dû à la diversification des choix de carrière et à la réduction de taux de travail des femmes à l’arrivé des enfants.

Conclusion

Le nombre de couples avec le même niveau de formation a augmenté depuis les années 1990. Notre analyse montre que l’appariement sélectif se concentre parmi les couples ayant un bas niveau de formation et non pas parmi les couples avec un haut niveau de formation, comme nous aurions pu l’imaginer. Les couples au bas niveau de formation sont donc plus ségrégués qu’ils ne l’étaient il y a plus de vingt ans. En partant du principe que les salaires augmentent avec le niveau de formation, ces couples peuvent donc représenter un groupe vulnérable de la société suisse.

Notre analyse a également montré que les hommes et les femmes avec un haut niveau de formation ont une probabilité élevée de vivre seul. Cependant, cette probabilité est en train de diminuer avec le temps. La probabilité de vivre seul est aussi liée au revenu, mais cette fois-ci de manière différenciée selon le sexe de la personne. Si les hommes avec un bas revenu ont plus de probabilité de vivre seuls, ce sont les femmes avec un haut revenu qui sont les plus sujettes à vivre seules. Même si les femmes sont devenues plus indépendantes sur le plan économique, celles qui n’ont pas de revenus élévés semblent toujours attacher une grande importance au revenu de leur partenaire.

Le niveau de formation est, de fait, devenu une caractéristique moins importante pour la mise en couple hétérosexuel au fil du temps. Ce phénomène a pour conséquence d’avoir diminué l’appariement sélectif entre personnes hautement formées, mais de l’avoir augmenté entre personnes à haut revenu. Le fort appariement sélectif entre personnes à haut revenu indique que le statut social reste un critère important dans la sélection d’un partenaire. Des analyses plus fines sur la base de données désagrégées pourraient déterminer si l’appariement sélectif dépend du type d’université, du diplôme ou de la discipline étudiée.

Sur la base de l’ESPA et du PSM, cette analyse a pu en outre montrer que les hommes et les femmes dans des couples homogames avec une formation tertiaire ne sont pas paritaires en termes de revenu. Enfin, cette étude a également mis à jour la diminution de l’homogamie de revenu pendant la vie en couple . Ceci pourrait être expliqué par les différents choix de carrière réalisés et les différentes responsabilités prises vis-à-vis de la parentalité par les hommes et les femmes à l’intérieur du couple.

L’homogamie se révèle donc être un phénomène important pour comprendre non seulement les conséquences de l’expansion scolaire, mais aussi pour suivre et étudier les inégalités sociales, de revenu et de genre présentes dans la société dans laquelle nous vivons.

[1] La comparaison est faite ici entre les cohortes nées dans les années 50 et les cohortes nées dans les années suivantes jusqu’au début des années 80. L’observation se fait selon le niveau d’éducation obtenu et le statut d’activité déclaré par ces personnes entre 1999 et 2015.

[2] Les années étudiées sont 1970, 1980, 1990 et 2000.

[3] Avoir des amis similaires à soi-même est encore un autre phénomène que les sciences sociales appellent homophilie. L’homophilie peut donc générer de l’homogamie.

[4] Il est possible que les personnes seules aient un partenaire qui n’habite pas avec eux, mais elles ont une probabilité moindre de partager les frais d’habitation et le revenu. Les personnes dans une relation amoureuse qui ne vivent pas avec leur partenaire sont donc définies comme seules pour nos analyses.

Bibliographie

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