La distribution spatiale de la population étrangère en Suisse

N°22, Juin 2020
Jonathan Zufferey & Philippe Wanner (Institut de démographie et socioéconomie, Université de Genève),

June 16, 2020
How to cite this article:

J. Zufferey & P. Wanner (2020). La distribution spatiale de la population étrangère en Suisse. Social Change in Switzerland, N° 22. DOI: 10.22019/SC-2020-00003

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Résumé

Le débat sur la localisation spatiale des populations étrangères reste au stade embryonnaire en Suisse, ceci même si la proportion d’étrangers augmente régulièrement et si des soupçons de discrimination sur le marché du logement sont parfois évoqués. A partir d’un indice de ségrégation, cet article alimente ce débat en montrant des niveaux de concentration élevés, à l’échelle de l’ensemble de la Suisse, pour certaines communautés étrangères, tels les Français, les Portugais et les Nord-Américains. A l’échelle cantonale, la concentration diminue pour les Français et Portugais, mais reste forte pour les Nord-Américains, ainsi que pour les Turcs. Le Valais et Berne sont les cantons où la ségrégation est la plus importante. Les résultats suggèrent que la ségrégation spatiale ne concerne pas que les communautés les plus précaires, mais aussi celles présentant les revenus les plus élevés.
Cette recherché a été soutenue par le Centre National de Recherche nccr – on the move financé par le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique.


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Introduction

Dans les pays européens, la localisation des populations étrangères ou des minorités ethniques interpelle souvent les personnes en charge des politiques migratoires, mais ne donne pas lieu à de nombreuses études. Cela contraste avec ce qui est observé en Amérique du Nord, où les schémas de ségrégation (laquelle est parfois nommée différentiation ou concentration) font l’objet de nombreuses publications. Pour la Suisse, la distribution spatiale de la population a fait l’objet d’études récentes. En particulier, Schuler et Dessemontet (2009) mettent en évidence un faible niveau de différentiation spatiale en comparaison des pays anglo-saxons, mais qui se situe à un niveau similaire à celui d’autres pays d’Europe occidentale. Ils relèvent cependant que cette différentiation est plus importante dans la population récemment immigrée comparativement à la population native, ce qui confirme les résultats d’une étude plus ancienne se basant sur le recensement de la population de 1990 (Huissoud et al., 1999). Cette étude montre notamment, par le calcul d’indices de ségrégation en fonction de la langue parlée à l’échelle des communes et des quartiers, que les personnes de langue albanaise ou portugaise présentent des niveaux de ségrégation particulièrement élevés.

Notre article présente une analyse actualisée des comportements de localisation qui distingue les principales communautés étrangères vivant en Suisse. Une telle analyse permet de décrypter la concentration spatiale de groupes spécifiques, liée par exemple à des effets de réseaux (migration en chaîne), à une discrimination sur le marché du logement, à des difficultés d’accès à certains logements en raison du statut socio-économique, ou encore au fait que le marché du logement n’est pas régulé par l’Etat. Ce dernier facteur est discuté comme étant l’un des facteurs responsables de la ségrégation entre riches et pauvres (Musterd et De Winter, 1998, Wacquant, 2007).

Etablir un diagnostic de la situation suisse en termes de ségrégation est aussi nécessaire dans une époque marquée par de profonds changements sur l’organisation du territoire et le marché du logement. En particulier, la forte croissance démographique de ces dernières décennies s’est accompagnée d’une augmentation de la part d’étrangers (qui atteint désormais 25%) et d’une diversité accrue de cette population en termes d’origine sociale et nationale. Le débat politique sur la présence étrangère reste vif. Une récente étude publiée par l’Office fédéral du logement démontre une discrimination fondée sur les caractéristiques ethniques des candidats à un appartement (Auer et al. 2019), qui pourrait se traduire par des difficultés d’accès à certains quartiers pour des minorités visibles, comme l’ont montré Massey, Gross and Shibuya (1994) aux Etats-Unis. En outre, la croissance démographique de ces dernières années a conduit à une réorganisation spatiale sur le territoire suisse, avec le développement rapide de régions suburbaines. Dans ce contexte, il est utile de documenter les logiques de distribution des populations en vue, le cas échéant, d’investiguer des situations problématiques.

Cet article s’inscrit dans ce contexte. En utilisant une méthodologie novatrice, il présente un indice de ségrégation, qui est appliqué à différents groupes d’étrangers vivant en Suisse, et distingue l’ensemble du territoire suisse d’une part et les différents cantons d’autre part[1].

Données et méthodes

Les données utilisées sont issues du registre de population (STATPOP) au 31 décembre 2014. Ce registre exhaustif a été livré par l’Office fédéral de la statistique (OFS), avec des informations sur la nationalité de chaque personne ainsi que sur son lieu du domicile légal. Les personnes vivant dans des ménages collectifs ou administratifs n’ont pas été prises en compte, de manière à concentrer l’analyse sur les personnes concernées par le marché du logement. Les informations sur la localisation précise (à l’hectare) ont également été fournies par l’OFS pour les personnes résidant en Suisse.

La population résidente permanente vivant en ménage privé a été répartie en fonction de sa nationalité, en considérant six groupes. Cinq nationalités ont été étudiées séparément (Allemagne, France, Italie, Portugal et Turquie), un sixième groupe étant composé des Nord-Américains (Canada et Etats-Unis)[2]. Les résultats concernant les trois premières nationalités doivent être interprétés en ayant à l’esprit que les personnes originaires de ces pays partagent avec la Suisse une langue nationale et une proximité géographique. Ces deux éléments jouent un rôle prépondérant dans la localisation territoriale des personnes originaires de ces trois pays.

Le Tableau 1 présente les effectifs sous étude ainsi que deux indicateurs – le niveau de formation ainsi que le revenu médian – qui mettent en évidence les différences de profils des nationalités considérées. Même si, au sein de chaque groupe retenu, une hétérogénéité existe en termes de formation et de revenus, les indicateurs présentés sont utiles pour l’interprétation des résultats : plus de la moitié des Allemands, Français et Nord-Américains ont un niveau de formation tertiaire, et ils possèdent un revenu professionnel similaire à celui des Suisses. A l’autre extrême, les Portugais et les Turcs présentent une faible proportion de personnes ayant une formation tertiaire, et ils ont un revenu professionnel plutôt modeste.

La ségrégation est mesurée ici à partir d’un indice novateur, le S-Index de Hennerdal et Nielsen (2017)[3]. Grâce à l’utilisation de données géocodées, cette approche permet de s’affranchir des surfaces administratives (communes ou cantons par exemple) qui causent un certain nombre de biais de mesure qu’on retrouve dans les études antérieures sur la ségrégation.

Le principe du S-Index est le suivant : pour chaque individu, on mesure la proportion d’une population d’intérêt (ici les groupes nationaux) parmi les 10’000 (analyses cantonales) ou 100’000 personnes (analyse nationale) les plus proches au niveau géographique. Cette proportion est ensuite comparée avec celle de l’ensemble du canton ou de la Suisse et permet d’indiquer si le groupe étudié est sur- ou sous-représenté dans le voisinage[4]. En compilant ces mesures individuelles, on obtient un indice pondéré compris entre 0 et 1. Cet indice peut être interprété comme étant la part de la population d’une nationalité donnée devant être déplacée dans un autre voisinage pour atteindre une répartition uniforme sur l’ensemble du territoire étudié. Plus la valeur de l’indice s’approche de 0, plus la répartition de la population du groupe donné est uniforme – et plus l’indice s’approche de 1, plus la ségrégation est forte. Dans notre analyse, nous supposons qu’un indice supérieur à 0.5 représente un niveau élevé de ségrégation pour un pays d’Europe occidentale. Aux Etats-Unis, il est généralement admis qu’un indice supérieur à 0.7 représente un niveau très élevé de ségrégation (Massey and Denton, 1989). Historiquement, certaines régions d’Afrique du Sud en période d’apartheid ont enregistré des indices atteignant 0.95[5]. Précisons encore que l’indice apporte une information sur la distribution d’un groupe sur le territoire, sans pour autant donner des indications sur les motifs à l’origine de la distribution.

La localisation des étrangers en Suisse en 2014

Les régions urbaines, et plus particulièrement les centres économiques ou commerciaux, sont les principaux lieux de vie des migrants. Dans les centres, les opportunités professionnelles sont plus fréquentes, les emplois sont plus en rapport avec le profil socioéconomique des migrants, et l’intégration sociale y est parfois facilitée (Huissoud et al., 1999). Si les régions urbaines dénombrent une part d’étrangers supérieure à celle des régions rurales en Suisse, les régions à profil mixte se situent à mi-chemin. Cependant, à l’échelle locale, de nombreux autres facteurs interviennent sur le nombre et la proportion d’étrangers, tels que le type d’économie communal, la présence éventuelle de multinationales ou d’écoles privées, le marché du logement ou encore la proximité des frontières.

La Figure 1 présente une visualisation lissée de la localisation spatiale des étrangers, exprimée pour chaque hectare habité comme le pourcentage d’étrangers parmi les 10’000 voisins les plus proches. Cette proportion atteint son niveau le plus bas (2.1%) dans la commune de Röthenbach dans l’Emmental bernois, mais monte jusqu’à 62.4% dans la commune de Crissier (proche de Lausanne). La concentration des migrants dans les grands centres urbains, mise en évidence dans cette figure, s’accompagne également d’une forte présence dans des régions suburbaines proches des centres économiques, telles que les rives du lac Léman ou du lac de Zurich. D’autres phénomènes de concentrations apparaissent dans les régions alpines du Valais (vers Verbier ou Zermatt) et des Grisons (sur l’axe Maloja – St-Moritz – Zuoz), expliquées à la fois par la domiciliation d’étrangers aisés et la présence de travailleurs étrangers dans le domaine du tourisme.

La figure 1 illustre la distribution de la population, mais ne mesure pas la ségrégation, c’est-à-dire l’ampleur de la répartition inégale sur le territoire. Des niveaux de ségrégation ont été calculés pour les différentes nationalités dans la figure 2. Elle indique, en bleu, les zones où les groupes nationaux sont sous-représentés et, en rouge, les zones où les groupes nationaux sont sur-représentés. La mesure de la ségrégation a été obtenue en comparant la nationalité d’intérêt parmi les 100’000 voisins les plus proches à sa proportion dans toute la Suisse. Les résultats montrent que les Français (indice de 0.73) sont les plus ségrégués (Figure 2). Ce niveau élevé de ségrégation s’explique par le fait que les Français sont concentrés en Suisse romande, pour des raisons liées à la proximité linguistique, culturelle et géographique. Or, la Suisse romande représente un quart environ de l’ensemble de la population de la Suisse, ce qui signifie que la majorité des Français sont concentrés sur un territoire relativement limité. Seule exception, une présence française émerge dans la région zurichoise, probablement liée à des opportunités professionnelles, pour une population hautement qualifiée, dans des secteurs à forte valeur ajoutée[6].

La ségrégation est aussi relativement élevée pour les Portugais (indice de 0.54), concentrés en Suisse latine en raison des affinités de langage, ainsi que dans les Grisons. Les Nord-Américains, une population peu nombreuse en Suisse, montrent un niveau similaire (0.56), pour une raison qui n’a rien à voir avec des facteurs linguistiques ou culturels. Cette concentration est observée dans les grands centres urbains, dans lesquelles sont localisées les possibilités d’emploi pour les ressortissants nord-américains, généralement hautement qualifiés. Ce type de concentration est aussi révélateur d’une faible présence des populations hautement qualifiées en dehors des agglomérations des grandes villes.

Les nationalités présentant un niveau intermédiaire de ségrégation sont les Turcs (0.44, avec une concentration en Suisse orientale) et les Allemands (0.42, surreprésentés sur un axe Est-Nord-Est). En revanche, les Italiens (0.27) présentent un faible indice de ségrégation au niveau macro-régional et sont domiciliés d’une manière équilibrée sur le territoire, même si certains regroupements s’observent dans la région tessinoise, lémanique, et dans le nord de la Suisse.

Un schéma cantonal qui s’écarte des constats établis à l’échelle nationale

Un autre constat apparaît au niveau cantonal et à une échelle plus fine, si la ségrégation est mesurée à partir des 10‘000 personnes les plus proches (Voir Figure 3). Dans les graphiques, les couleurs montrent l’indice de ségrégation, du bleu foncé pour la ségrégation la plus faible au rouge foncé pour la ségrégation la plus élevée. Au niveau du canton, une nationalité donnée est représentée par un carré proportionnel à la taille de sa population.

La distribution des différentes nationalités en fonction du canton est très contrastée : Allemands et Français se trouvent en priorité dans les régions linguistiques respectives. Alors que les Portugais sont majoritairement dans des cantons francophones, les Turcs se retrouvent principalement dans les cantons alémaniques. Les Italiens sont majoritairement localisés au Tessin et à Zurich. Quant aux Nord-Américains, plus de la moitié vit dans les trois cantons de Zurich, Vaud et Genève. Ces profils s’expliquent à la fois par la proximité linguistique et par les opportunités professionnelles dans les différents cantons.

La figure montre, dans le cas des Français, que le niveau élevé de ségrégation à l’échelle nationale ne se vérifie pas à l’échelle des cantons à l’exception de Zurich et Berne. En d’autres termes, si les Français ne sont pas répartis uniformément sur le territoire suisse, ils montrent en revanche une faible concentration à l’intérieur des territoires cantonaux. D’une manière plus générale, les Allemands et les Italiens présentent de faibles indices de ségrégation dans la plupart des cantons. Quelques indices plutôt élevés s’observent cependant principalement en Valais (avec un indice de 0.5 pour les Allemands, et entre 0.4 et 0.5 pour les Italiens). Cette ségrégation s’explique probablement par la localisation de ces populations dans certaines communes touristiques ainsi que dans les centres urbains.  On peut observer par ailleurs que la ségrégation n’est pas associée à la taille de la population des cantons.

Les Portugais et les Turcs ont un indice de ségrégation au niveau régional moyen, mais présentent des indices de ségrégation élevés à l’intérieur de pratiquement tous les cantons. Ces communautés se caractérisent par un niveau de formation qui, en moyenne, est plutôt faible (voir Tableau 1). Cette forte ségrégation pourrait s’expliquer par la difficulté d’accès au marché du logement dans certains quartiers urbains ou des communes riches, et par une concentration dans les quartiers présentant des logements relativement bon marché. Il s’agit alors d’une ségrégation liée à la catégorie sociale. Le niveau élevé de ségrégation observé chez les ressortissants d’Amérique du Nord répond à une logique opposée. Les Nord-Américains vivant en Suisse constituent une population hautement qualifiée, à revenu moyen plutôt élevé et souvent présente dans les centres économiques qui hébergent les sièges de multinationales, par exemple dans la région lémanique, à Zurich ou à Bâle-Ville. Ils ont accès aux logements plus chers à proximité immédiate de leur activité économique, soit dans les centres urbains les plus dynamiques.

Outre le Valais, c’est aussi le canton de Berne qui se caractérise par un niveau généralement élevé de ségrégation, quelle que soit la nationalité considérée. Cette situation peut s’expliquer par l’attrait de la ville de Berne et du district de Bienne, mais aussi de certaines communes touristiques à forte proportion d’étrangers telles que la région d’Interlaken, qui contraste avec la faible proportion d’étrangers dans d’autres régions plus périphériques comme l’Emmental ou le district de Thoune. Les cantons de Genève, Vaud et du Tessin présentent en règle générale de faibles indices de ségrégation. Pour ces cantons, la part élevée d’étrangers et une mixité sociale peuvent expliquer le faible niveau de ségrégation cantonale, la ségrégation étant spécifique à des groupes hautement qualifiés peu nombreux (tels les Nord-Américains).

Conclusions : Des enseignements pour les politiques migratoires

Nos analyses démontrent en premier lieu que le niveau de ségrégation est plus important lorsqu’il est calculé à l’échelle nationale plutôt qu’à l’échelle locale. Il y a donc davantage de différentiation spatiale entre régions du pays qu’entre zones d’une même région. Ce résultat est lié aux caractéristiques de la Suisse, dont le territoire comprend quatre régions linguistiques, des régions de plaine et de montagne, une mixité entre communes rurales et urbaines, et des activités économiques relativement variées. Cette diversité intervient pour diriger les différentes nationalités dans des cantons précis, d’où un niveau de ségrégation relativement important. Le fait que les indices diminuent à l’échelle cantonale indique que la ségrégation n’est pas aussi élevée lorsque l’on tient compte de territoires plus homogènes. En outre, l’absence de relation systématique entre le niveau socioéconomique des groupes nationaux et le niveau de ségrégation suggère qu’une mixité en termes d’origine et de catégorie sociale est réelle en Suisse. Si ces résultats ne permettent pas de rejeter l’hypothèse de pratiques discriminatoires à l’échelle de logements, d’immeubles ou de quartiers, ils suggèrent que ces éventuelles pratiques ne conduisent pas à une ségrégation systématique.

Les analyses croisant le canton et le groupe national montrent néanmoins que la ségrégation est la plus forte dans les deux groupes situés aux extrêmes en termes de ressources sociales et financières : les Turcs et les Nord-Américains, et ceci dans pratiquement tous les cantons. Les Nord-Américains semblent se concentrer volontairement autour des centres économiques où se trouvent les opportunités professionnelles les plus lucratives. Pour les Turcs, on peut s’interroger sur l’existence d’effets de réseaux, qui pousseraient les nouveaux membres à s’établir dans l’entourage immédiat de la diaspora. Ces résultats interrogent également sur d’éventuelles pratiques discriminatoires sur le marché du logement spécifiques à certaines minorités.

Cet article montre aussi d’un point de vue méthodologique que la mesure de la ségrégation observée diffère sensiblement entre les échelles cantonale et nationale. Les conclusions que l’on peut tirer des résultats varient ainsi fortement en fonction du choix de l’échelle de mesure.

D’un point de vue des politiques migratoires, la question de la distribution spatiale des groupes migrants est généralement laissée de côté, si l’on excepte les pratiques fédérales de répartition de population pour les requérants d’asile. Cette question devrait cependant être traitée à l’échelle régionale voire locale plutôt que nationale, car ce sont à ces niveaux que les questions concrètes se posent en relation avec la formation de quartiers mixtes ou au contraire sélectifs. A ce propos, notre étude montre la voie pour une analyse plus précise des situations de concentration, en particulier dans les cantons du Valais et de Berne. La question qui se pose en particulier est de savoir si les concentrations observées résultent des caractéristiques économiques et spatiales des cantons, ou si elles sont le résultat de pratiques discriminatoires.

 

[1] Un rapport de recherche rédigé dans le cadre des activités du nccr On the move (Zufferey, 2019) peut être consulté pour des informations plus complètes sur les aspects méthodologiques, la ségrégation à l’échelle intracantonale, ainsi que l’évolution des indices de ségrégation sur une période d’un quart de siècle.

[2] Des résultats complémentaires pour les autres régions du monde sont disponibles dans Zufferey (2019).

[3] Les analyses de localisation ont a été faites par un logiciel spécifique (equipop, cf. Östh, 2012), le reste des analyses a été produit avec le logiciel R (R Core team 2017).

[4] Cette approche tient compte de la distance entre un individu et ses voisins, et inclut des voisins résidant éventuellement dans d’autres cantons. Par contre, pour l’analyse effectuée pour l’ensemble de la Suisse, elle ne tient pas compte des voisins résidant dans d’autres pays.

[5] Indice de dissimilarité de Duncan, cité par Christopher (1992).

[6] L’enquête Migration-Mobilité 2018 indique que plus de 80% des Français d’âge adulte venus en Suisse après 2005 sont titulaires d’une formation tertiaire.

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